Qu’est-ce que le format Raw, qu’on entend dans la bouche des photographes ?

Difficile de sauter le pas quand on est amateur et qu’on a été habitué à utiliser le format jpeg toute sa vie. Après tout, le jpeg est partout. Dans nos smartphones, nos webcams, nos appareils photos… Alors pourquoi bon utiliser du RAW, un format inconnu ? S’il est soit-disant si bien, pourquoi n’est-il pas utilisé par défaut ? Même en école de photo les enseignants empêchent parfois les élèves de travailler dans ce format.

Les craintes des utilisateurs à l’encontre du format RAW sont fondées. Celui-ci n’a d’ailleurs pas que des avantages. Mais il faut bien l’avouer, les inconvénients sont minimes.

Comment se décider à passer au RAW ?

La plupart des reflex milieu/haut de gamme amateurs et tous les boitiers pro disposent du format raw. Certains smartphones s’y mettent également d’ailleurs, comme le HTC One M9.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le raw permet d’avoir une qualité d’image très nettement supérieur au jpeg. C’est visible au premier coup d’oeil, et encore d’avantage si vous êtes amener à retoucher parfois fortement vos photos.

Dans un premier temps, je vais vous donner une astuce pour vous aider à franchir doucement le cap, celle du raw + jpeg.

Evan Forget - info sur le format RAW pour Studio Raw-10
Choisir le format.

En effet, les boitiers proposent généralement de choisir la taille ou le format dans lequel les images sont prises. Pour être rassuré dans un premier temps, je vous invite à sortir prendre quelques photos avec le choix FINE + RAW. Toutes vos photos seront ainsi prises à la fois en RAW, et à la fois en JPEG. Attention, vu que vos photos seront en double, votre carte SD va se remplir un peu plus vite.

Une fois vos premières photos prises… Il est temps de passer à l’analyse. Comme les images valent mieux que les mots, voici d’ailleurs quelques exemples concrets. Mais avant toute chose, je vais configurer Lightroom pour que celui-ci accèpte les doublons des JPEG et des RAW afin d’avoir les deux sous les yeux en même temps. Je coche donc la dernière case en bas dans la panneau de configuration du logiciel.

Configuration
Configuration

Bien. Une fois le logiciel configuré, j’ai appliqué les réglages suivants sur l’image ci-dessous. J’ai volontairement poussé au maximum certaines valeurs pour avoir une différence notable sur le rendu final.

Réglages sur Lightroom.
Réglages sur Lightroom.

Voici l’image de base du RAW, sans retouche. Celle qu’on voit sur l’écran de l’appareil photo.

Evan Forget - info sur le format RAW pour Studio Raw-6
Version Raw.

A présent, la version avec les réglages affichés un peu plus haut. Vous me direz que le rendu n’est pas très beau, trop lumineux etc, certes. Mais n’oubliez pas que l’esthétisme n’est pas le but rechercher dans cet article. J’ai volontairement tout poussé à fond pour afficher une vrai différence.

Version Raw retouchée
Version Raw retouchée

A présent, voici la version JPEG avec LES MÊMES réglages :

Version JPEG retouchée
Version JPEG retouchée

C’est… Comment dire. Comme une photo de vous avec de l’acné quand vous aviez 13 ans que vous avez retrouvé dans un vieux dossier. C’est pas spécialement beau, n’est-ce pas ?

Dans le détail, ça donne ceci :

Evan Forget - info sur le format RAW pour Studio Raw - COMPARAISON
En zoomant

Mais alors, comment ça fonctionne ?

Principe de fonctionnement.
Principe de fonctionnement.

Alors je ne suis pas ingénieur, et ne conçois pas de capteur. Mais grosso modo, vous avez ci-dessus le fonctionnement du format RAW contrairement au JPEG. En gros, sur une image enregistrée en RAW, vous avez plusieurs couches. Les couleurs, la lumière etc.

De son côté, une image en JPEG a tout d’empilé sur une seule et unique couche. De ce fait, toutes les retouches appliquées dégradent énormément la photo finale. En Raw, le problème ne se pose pas. Les modifications apportées aux couleurs n’abîment pas les lumières etc.

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Et pour les détails ?

Le format raw apporte aussi une plus grande qualité d’image. Comme en témoignes d’ailleurs les exemples ci-dessous. J’ai monté au maximum la sensibilité ISO de mon appareil pour le tester dans les deux formats. Les images ci-dessous ont donc été prises avec les réglages suivants : 6400 ISO – f/9 – 23mm – 1/250

Photo de base
Photo de base en raw

La même photo en jpeg :

La même en jpeg.
La même en jpeg.

On observe que l’image en jpeg est aussi lisse que le duckface d’une adolescente devant un miroir de salle de bain. Avouons-le, le rendu est loin d’être agréable à l’oeil. En détail, ça donne ceci :

Zoom 2
Zoom. Le JPEG à gauche, le raw à droite.

En retouche, le résultat est encore là. La preuve ! Les mêmes réglages ont été appliqués :

Gauche : JPEG - Droite : RAW
Gauche : JPEG – Droite : RAW

Si avec ça je n’ai pas réussi à vous convaincre des performances du format RAW, je ne sais plus quoi faire pour vous.

Dernier exemple, j’ai pris une photo hier soir au feu d’artifice du 14 Juillet de la Roche sur Yon. Pour vous montrer la souplesse de retouche, la même photo prise en RAW avant/après. Avec une image en jpeg, il aurait été simplement impossible d’avoir un résultat comme celui-ci.

screen 5
Original à gauche, retouchée à droite.

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Quels sont les inconvénients ?

Il y en a 3 en réalité, avec ce format. Le premier : Si vous choisissez un mode de couleurs lié à votre appareil photo, vous ne le retrouverez pas dans votre image en raw. En effet, seul le jpeg permet de sauvegarder directement un profil couleur de ce type, même si sur votre boitier vous avez la bonne image.

Toutefois, avec certains boitiers comme ceux de Fujifilm, il est possible de retrouver ces profils dans « Etalonnage de l’appareil photo » sous Lightroom afin de tout récupérer en un seul clic.

Evan Forget - info sur le format RAW pour Studio Raw-12
Profil couleurs

Second problème, le poids. Le format raw est BEAUCOUP plus lourd que le format jpeg, dans la mesure où il enregistre d’avantage d’informations. Sur un fichier de 16 millions de pixels, celui-ci pèse environ 33 Mo.

Une sacré différence.
Une sacré différence.

Ici, le jpeg pèse 2,5 Mo. Le raw… 33,3, soit 13,32x plus lourd ! Mais en toute franchise, je préfère acheter un disque dur externe supplémentaire pour stocker mes raw que de perdre en qualité d’image. Mais chacun fait comme il veux, après tout.

Enfin, le dernier point, la compatibilité avec les systèmes d’exploitations. Là dessus, Apple a une belle avance sur Microsoft puisque ce premier permet d’afficher nativement un RAW avec Aperçu, et que la base de données des boitiers compatibles est régulièrement mise à jour avec les MAJ système sur le Mac App Store.

Du côté de Microsoft, on est obligé de télécharger un pack de codecs pour avoir ne serait-ce que les vignettes dans ses dossiers. Je vous explique d’ailleurs comment faire avec Microsoft dans ce guide complet.

Pour modifier un fichier en raw, il faut aussi passer par un logiciel adapté, comme Lightroom ou Photoshop. Mais de nombreux autres existes. Pour ma pars, je préfère grandement Lightroom.

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Voilà !

Vous savez tout à présent sur le format RAW.

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Cet article a été rédigé à la demande de l’une de nos membres sur notre groupe Facebook. En cas de question, je vous invite à faire de même 🙂

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5 commentaire sur “Le format RAW ?

  1. Une petite question : est-ce que n’est pas le traitement appliqué au JPG dans le petits boitiers (style XT-1) qui en fait la force ?
    Certes la qualité des capteurs à sacrément été améliorée au fur et à mesure des évolutions, mais le logiciels à également suivi un gain de performance exponentiel. Est-ce qu’on ne perd pas une partie des bénéfices en utilisant du JPG ?

    Ceci-dit, j’utilise le RAW depuis que j’ai eu mon premier reflex il y a 5-6 ans :p

    1. Absolument pas, dans la mesure où tous les profils de Fujifilm sont récupérables comme notifié dans l’article via Lightroom, sur du format Raw. L’avantage c’est qu’on garde le jeu de couleur de Fuji, et la souplesse de traitement du format 😀

  2. Je viens de découvrir la chaîne YouTube et j’adore, c’est clair et instructif! Petite question concernant le format RAW, j’utilise un nikon D3200 avec un 35mm f1/8, une fois que j’ai retouché mon fichier raw et que je l’enregistre en Jpg le fichier reste lourd. Je ne peux pas le publier, est ce une question de résolution ? Que dois je faire ?

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