L’amendement 421, c’est un peu l’ordre 66 des photographes. Découvrons pourquoi il risque de tuer la photo de rue.

Moi le premier, qui réalise beaucoup de photos en reportage je suis visé, tout comme cette association car lors de nos sorties photos, nous prenons des photos en ville, tantôt d’objets, de places, ou de nous-même pour l’écriture d’articles.

L’amendement 421 est une nouvelle et judicieuse idée qui interdirait purement et simplement de prendre en photo des personnes sans leur accords dans la rue, même si elles ne sont pas le sujet de la photo. Il empêcherait également la prise de vue de bâtiments « protégés » bien qu’exposés dans le domaine publique, comme une statue, un bâtiment et j’en passe.

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Quels risques pour les photographes ?

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Le risque principal, ce sont les poursuites juridiques. Si vous prenez une photo en ville pendant vos vacances et que vous la partagée sur les réseaux sociaux ou votre blog, vous vous risquez à une amende pour non respect du droit à l’image et/ou d’auteur.

Pour illustrer cet article, voici deux images parlantes.

Aujourd'hui, avant l'amendement 421.
Aujourd’hui, avant l’amendement 421.
Dans un futur proche, après l'amendement 421.
Dans un futur proche, après l’amendement 421.
Aujourd'hui, avant l'amendement 421.
Aujourd’hui, avant l’amendement 421.
Dans un futur proche, après l'amendement 421.
Dans un futur proche, après l’amendement 421.

Il faut bien comprendre une chose, c’est que l’information c’est l’oxygène du peuple. Sans image, sans diffusion, nous perdons quelque chose.

Comment les photographes vont-ils pouvoir travailler en toute sérénité, avec l’épée de damoclès de la loi au dessus des épaules ? Comme j’en parle dans mon article consacré à la photographie d’émeute, les gens aujourd’hui sont déjà suffisamment chiants (oui, il faut le dire) pour venir nous toper dans la rue aujourd’hui en nous demandant pourquoi nous les prenons en photos alors que ces derniers sont DERRIERE nous.

Si ceci est voté, je doute fortement de l’avenir de la photographie. Sincèrement. On ne s’en rends pas compte, mais une grève des photographes aurait un impact considérable.

Les magasins ne pourraient plus proposer de publicité (prospectus, catalogue) pour les produits, les citoyens ne pourraient plus mettre à jour les documents d’identités ou les passeport, la diffusion magazines/journaux serait grandement perturbée et j’en passe.

Il ne faut pas jouer avec les principes fondamentaux de la liberté.

Si on retire ce droit de partage et ce droit à la diffusion, on retire une liberté. Sans liberté, nous ne sommes plus en démocratie. Nous seront donc en dictature. L’Agence Magnum elle-même déplore une chute drastique du nombre de photos prises dans la rue depuis les années 90. Qu’aurons-nous dans les livres d’Histoire dans quelques années, je vous le demande.

Pour en savoir d’avantage, je vous invite à lire l’article complet sur le site lemonde.fr rédigé par Karim El Hadj sur le sujet. L’article est à lire ici. L’auteur revient en détail sur la situation en Europe, et sur les conséquences de ce projet.

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