Test du Fujifilm 16-55mm f/2.8

Pourquoi ne pas jeter ensemble un petit coup d’oeil au dernier bébé de Fujifilm ?

Ce 16-55mm f/2.8, c’est un peu le messie de Fujifilm. Annoncé en début janvier 2014, le voici enfin, mi-2015, dans nos sacoches de photographes.

Mon premier boitier Fujifilm a été le x100s, en 2013. Depuis, je n’ai eu que des focales fixes chez cette marque. D’abord un 35mm f/1.4, suivi rapidement d’un 60mm macro f/2.4 et enfin d’un 18mm f/2. De ce fait, j’étais assez sceptique sur l’utilité que cet objectif de type zoom aurait pour moi.

Au fil de mes lectures sur Internet en cherchant des informations sur les modèles de pré-production, j’ai retenu quatre choses.

• La première : la qualité optique de celui-ci.
• La seconde : l’ouverture de f/2.8 constante. Qu’importe donc que je sois à 16, 23, 35, 50 ou 55mm, j’ai possibilité d’ouvrir à f/2.8.
• La troisième, le fait que cet objectif soit estampillé WR (Weather Resistance) afin d’être protégé de l’humidité et de la poussière.
• Enfin, la quatrième, et sans aucun doute cette qui m’a fait craquer : la rapidité de l’AF.

Toutefois, cet objectif, aussi fabuleux soit-il, comprend deux défauts.

Le premier étant qu’il est été annoncé « OIS » en Janvier 2014, soit « Stabilisé » dans le jargon de Fujifilm. L’avantage de la stabilisation étant que vous pouvez avoir des vitesses comme 1/30ème à main levé et l’objectif, grâce à un système de capteurs intégrés, permet de corriger les mouvements du photographe. Bien entendu, ce n’est pas magique. La stabilisation ne corrigera pas un mouvement trop important mais mérite de baisser sa vitesse sans trop de risque, pratique si on est amené à photographier régulièrement en basse luminosité.

La raison pour laquelle l’OIS a disparu entre temps est, si j’ai bien compris, lié à la lentille de 16mm dans l’objectif. En effet, en corrigeant l’axe, il apparait des pertes de qualité importantes sur les bordures de l’image à 16mm (mais pas en zoomant). Alors au lieu de sortir un objectif imparfait, ils ont préférés retirer cette option.

Le second défaut, étant son poids. Même si d’un point de vue « physique » ce dernier est tout à fait correct (625 grammes) il reste très lourd vis à vis des autres objectifs de la marque. Il ne faut toutefois pas oublié qu’il dispose d’un ouverture constante de f/2.8, et d’une excellente tropicalisation.

A présent, passons au test.

C’est véritablement tout excité que j’ai déballé cet objectif acheté sur le site de rueducommerce mercredi soir vers 23H30. J’ai d’ailleurs été surpris, car la commande étant passée relativement tard, le paquet parti en colissimo vendredi midi, je l’ai au final reçu samedi matin à 10H, pour une livraison indiquée le mardi suivant, soit 3 jours plus tard. Rapide pour du gratuit ! Par contre, énorme blague, la taille du carton comparé à la taille de la boite de l’objectif.

En dehors de cette petite anecdote de livraison, j’ai de suite comparé en terme de poids et de taille cet objectif vis à vis de ceux que j’ai déjà. Sans mauvais jeux de mots, il n’y a pas photo ! Cet objectif est vraiment très, presque trop, lourd. Mais d’un côté ça rassure, car cette sensation renforce celle de la qualité et de la solidité.

Et la qualité, parlons-en ! J’ai toujours trouvé les objectifs fuji très propre, très bien finis et solide. Mais ça, c’était avant d’avoir cet objectif qui semble avoir été pensé sur chaque mm² de sa surface. La bague de diaphragme offre d’avantage de résistance que les autres objectifs que je possède et dont je parle dans cet article. Ce petit « blocage » évite de changer accidentellement son ouverture entre deux photos. De plus, la bague de mise au point et de zoom est très agréable au toucher, et est extrêmement douce. La mise au point se fait facilement, à l’image de ce qu’on retrouve sur un 23mm f/1.4. Encore un bon point.

Une chose qui marque sur cet objectif, c’est la présence de la pastille rouge « XF ZOOM ». Cette pastille indique que l’objectif dispose de deux moteurs pour effectuer la mise au point dans l’objectif lui-même, en complément du boitier, afin de rendre celle-ci plus fiable, précise, et rapide, permettant le réglage en seulement 0,06 secondes.

Au passage, je tiens à préciser qu’il faut vraiment tendre l’oreille pour les entendre, ces petits moteurs. En effet, la mise au point sur ce 16-55 est entièrement silencieuse. Ainsi, même si son gabarit empêche d’être véritablement discret, il a au moins le mérite de se faire oublier de ce côté là. Très agréable pour d’éventuels mariages ou reportage.

Autre point que j’apprécie en dehors du faible bruit, c’est que les moteurs d’AF s’activent même lorsque vous faites un zoom ou un dezoom, afin d’effectuer une « pre-mise au point ». En gros 95% du travail de MAP est déjà fait quand vous appuyez sur le déclencheur pour faire vous même votre MAP. C’est vraiment très appréciable.

L’optique étant également très large, celle-ci oblige le port de filtre à 77mm. ça me change beaucoup, et j’ai du recommander quelques filtres sur Internet, n’en ayant pas d’avance pour ce diamètre là.

Le rendu sur l’appareil ?

Oui, cet objectif est imposant, et lourd. Mais il a été très bien pensé pour s’adapter sur les boitiers de la marque. Voici 3 exemples avec le X-T1 Graphite. Le premier, ci-dessous, montre le boitier sans le grip. L’appareil est bien à plat, et l’objectif ne gêne absolument pas.

On remarque d’ailleurs en retournant le X-T1 que l’objectif s’arrête exactement au même niveau que l’appareil.

Avec le grip, forcément, le boitier penche en avant à cause du poids important de l’objectif. Toutefois, sur trépied, je n’ai constaté absolument AUCUN problème de bascule ou de stabilité.

C’est pas la taille qui compte, mais quand même.

Ci-dessus, je vous propose quelques exemples comparatif de cet objectif mis à côté d’autres de la marque.

Et les photos ?

Avant de passer sur de « vraies » images prises avec, voici quelques aperçu de la même scène prise à 16 et à 55mm pour vous donner un ordre d’idée de ce à quoi ça correspond.

Au passage, avant de passer sur les photos d’exemples, j’aimerais tenir votre attention encore 30 secondes sur le piqué de l’appareil. En effet, l’arbre photographié ci-dessus a beau se situer à une distance relativement importante,le piqué excellent permet au besoin de recadrer dans l’image pour isoler de petits détails.

Exemples de photo.

Ayant reçu l’objectif seulement hier, je n’ai malheureusement pas encore eu le temps de photographier avec des concerts, manifestations etc etc. Je mettrais donc cet article à jour au fil du temps.

La photo ci-dessous a été prise en marchant, pour tester l’AF en continu. Très bonne réactivité, la mise au point se faisant automatiquement après chacun des pas en avant de la modèle vers moi sur une dizaine de mètres.

Au final, que retenir ?

Cet objectif est certes très cher (plus de 1000€) mais touche clairement une catégorie pro d’utilisateur. Derrière son poids de presque 700 grammes se cache un manque non-indispensable mais notable de stabilisation (OIS), ainsi que le meilleur AF (0,06 sec) que je n’ai jamais utilisé chez Fujifilm. La qualité optique est au rendez-vous, dépassant même mes attentes et écrasant le piqué du 60mm f/2.4 macro qui était, dans ma besace, le meilleur actuellement. Son silence et sa discrétion auditive en font également un excellent produit de reportage. Enfin, les bokeh extrêmement doux offrent un rendu visuel très agréable.

Si je l’ai personnellement pris, c’est que j’ai aujourd’hui besoin d’avoir un AF bien plus réactif dans mes reportages que celui des autres objectifs en ma possession (18, 35 et 60), et que j’avais ce désir du 16mm pour mes angles très « moi » dans mes photos. C’est à dire m’approcher de mon sujet le plus possible.

J’aime ce rendu de déformation provoqué par les UGA, et la sensation de profondeur que ça apporte aux images.

Si vous cherchez d’autres informations ou exemples d’images, je vous recommande de faire un tour sur cet excellent article de David Kai Piper (en anglais) disponible en cliquant ici.

 

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