Aujourd’hui, je vous propose un retour d’article sur l’excellent 23mm f/1.4 de Fujifilm.
Depuis que Boule Coco, l’un de nos collaborateurs sur Studio Raw a fait l’acquisition de cette optique, celle-ci m’a toujours fait plus ou moins de l’oeil. Par chance pour moi, Tam, l’un des membres de l’asso a eu la gentillesse de me prêter son 23mm pour que je le teste lors de la couverture du Hellfest (photos à la fin de l’article). L’occasion pour moi d’éprouver complètement cet objectif…
Avant d’aller plus loin, voici un rapide résumé technique de l’objectif. J’ai enlevé le bla bla sur les lamelles et autre, pour laisser ce qui intéresse plus généralement les lecteurs comme vous et moi.
- Format : APS-C.
- Focale : 23mm (eq. 35mm).
- Diaph : f/1.4 à f/16.
- Stabilisation : Non.
- Dimensions : 72mm par 63mm.
- Diamètre du filtre : 62mm.
- Poids total : 300g.
Le test.
Je ne m’en était pas rendu compte avec l’exemplaire de Boule Coco, mais ce 23mm est un objectif… Très bruyant. Particulièrement sur la mise au point. Ouais, je commence direct par un point négatif, allez ! J’suis comme ça moi !
Je m’explique :
Au niveau de l’autofocus, je n’ai pas grand chose à dire. De part sa construction récente et son moteur intégré, celui-ci se montre extrêmement rapide. En revanche, ce même moteur est TRÈS bruyant. beaucoup de « bvrrr krrr krrrrbvrrr » se font entendre, et quand on cherche à être discret… he bien on ne l’est pas. Frustration…
En revanche (oui, j’ai déjà terminé avec les points négatifs ;- )) je suis tombé amoureux de son système de mise au point manuel. Pour passer sur celui-ci, il suffit simplement de tirer la bague de mise au point vers soit pour la débloquer et pouvoir ainsi la tourner. Juste génial. Simple, efficace, et la mise au point avec cette bague est tout simplement terrible !
La plupart des photos de nuits réalisées au Hellfest (photos en fin d’article) ont d’ailleurs été prises en manuel, dans la mesure où l’AF de mon X-T1 avait parfois du mal en basse lumière.
Si vous avez déjà eu l’occasion de tester un Leica, c’est ce que j’ai trouvé de plus ressemblant sur la gestion de la mise au point. Doux, précis, top.
Ce qui fait principalement l’atout de cet objectif, se sont ces deux choses : sa focale (35mm sur l’APS-C) et son ouverture maximale (f/1.4). C’est le combo parfait. Surtout pour moi, après une année entière passée sur le x100s. J’ai l’impression de revenir à ce que je voyais avec cet appareil, tout en gagnant quelques diaphs (le x100s est bloqué à f/2).
Je vous propose d’ailleurs quelques comparatifs pour vous rendre compte.
Pour commencer, quelques portraits sur une statue. Cette première image a été prise à f/4.
Et cette seconde, du même endroit, à f/1.4. Sacré différence de bokeh non ?
Pour vous aider à mieux vous rendre compte, j’ai mis les deux images côte à côte. Celle à f/1.4 est à gauche, celle à f/4 à droite.
Deux autres portraits à f/1.4, cette fois en étant d’avantage rapproché. Les flous sont extrêmement doux.
Toujours à f/1.4, quelques photos de ma Gibson. Désolé, j’ai trouvé aucune fille pour poser sur ce lit à la place de la guitare. (J’ai essayé pourtant !)
Et pour tester en mode macro :
Toujours avec la guitare, et comme pour la statue : La guitare prise pour commencer à f/8.
Les deux dernières images côte à côte pour mieux voir. Celle à f/8 est à gauche, et f/1.4 à droite :
Et enfin, 3 séries d’images.
Celle de gauche a été prise à f/1.4 avec le 23mm f/1.4 de cet article. Celle de droite a été prise à f/2.8 avec le 16-55 f/2.8 dont je parle ici.
Là pour vous piéger parce que je suis vilain, j’ai inversé. Pour vous rendre compte du piqué, celle prise à f/1.4 est à DROITE, et celle prise avec le 16-55 est à GAUCHE.
Comme pour la photo ci-dessous, mais ici dans un angle avec le bokeh. On remarque qu’avec le 23mm on perd un peu de saturation, mais on a un flou + flou.
Et finalement, que penser ?
Bien entendu, ça ne reste que mon avis et celui-ci est personnel. Mais je trouve le 23mm décevant sur trois détails :
- Le bruit du moteur AF
- Les aberrations chromatiques
- Son prix
Encore une fois, la mise au point est vraiment bruyante, contrairement à un 16-55 par exemple qui est totalement silencieux même quand on colle l’oreille. Il fait autant de bruit que le 35mm f/1.4.
Ensuite son prix, je tiens à éclaircir un point : Je ne dis pas qu’il ne vaux pas ces 850€ (environ). Après tout il est très performant et ouvre à f/1.4. Non. Ce que je trouve dommage, c’est que pour avoir une focale de 35mm chez Fujifilm, il faille payer cette somme là.
Alors vous me direz « ouiiii mais y’a le 27mm f/2.8 qui est presque à 23mm ! » Mais je vous dirait que NON ! 27mm, sur l’APS-C ça corresponds à 41mm. Pas à 35mm. Et dans un cadrage, ça se ressens cette différence.
Enfin, concernant les différentes aberrations chromatiques constatées… Je ne sais pas. J’ai l’impression qu’il y a d’avantages de franges vertes ou violettes sur mes photos prises avec le 23mm, mais je n’ai pas fait de comparatif sur de longues séries de tests. Peut-être que j’étais plus pointilleux quand je traitais ces photos là. Mais bon. J’ai quand même l’impression d’en voir plus souvent. (Exemple : Micro manche (du haut) sur la première photo de la guitare posée sur le lit, on voit des franges verte)
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Voilà. Ce dernier point, c’était juste pour être chiant. Parce que sinon on va m’accuser d’être un fanboy 😀
En image sur le terrain.
Quelques noirs et blancs dans un champ.
Zoom pour le piqué. La photo à été prise a f/2.5 – 1/160 – 200 ISO. Eclairage naturel.
Et enfin…
Ci-dessous, je vous propose quelques images que j’ai pris au Hellfest 2015, que je couvrais comme photographe officiel. La sélection a été dure, d’autant que la plupart de mes photos sur cette période ont été prises au 16-55 f/2.8 ou au 60mm f/2.4. Voici donc mon petit « best-of » 23mm f/1.4 :
Merci pour l’article, hélas, je ne suis pas équipé en Fuji
ça viendra peut-être un jour non ? 😉
Surement un jour 🙂